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Bruce Springsteen #1

04 octobre 2019

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Analyse du "boss" à travers ses albums.

Lecture fortement conseillée en écoutant cette playlist.


Si vous avez lancé la playlist, vous écoutez la première chanson du premier album de Bruce Springsteen, Blinded by the light (1973). Vous entendez alors ce qui sera par la suite le E Street Band, batterie, basse, piano, guitare et le saxophone envoutant de Clarence Clemons (mort en 2011, paix à son âme), que prolonge maintenant les quelques accords de guitare solo de Bruce, avant ces premiers mots :

Madman drummers bummers and Indians in the summer with a teenage diplomat
In the dumps with the mumps as the adolescent pumps his way into his hat


Bruce Springsteen a alors 23 ans et est un bourreau de travail qui a dédié sa vie entière à la musique depuis qu’il a vu la performance d’Elvis Presley au Ed Sullivan Show, à l’âge de 7 ans. Il ne boit pas, ne se drogue pas et se produit déjà dans les petits clubs rocks de la côte du New Jersey (le Jersey Shore) depuis plus de 4 ans, sous différents noms et avec différents groupes. Il a déjà un certain nombre d’admirateurs qui le suivent et qui perçoivent en lui l’avenir du Rock’n’roll, mais sa notoriété reste relativement confinée au Jersey Shore. Ainsi, quand il débarque à New York en jean délavé et pull à capuche pour aller signer chez Columbia Records, on ne lui ouvre pas les portes en grand. Son premier album, Greetings from Asbury Park, NJ, sera d’ailleurs plutôt mal reçu d’un point de vue commercial. Parmi les critiques, les avis sont partagés et Lester Bangs les résume parfaitement dans Rolling Stone en décrivant Bruce comme : « a daring new artist who sets himself apart from his contemporaries with songwriting that either have a serious meaning or showcase his uninhibited gift for verbose, overloaded lyrics and rhyme schemes ». En résumé, Springsteen écrit des chansons étranges aux rythmes et aux paroles peu ordinaires qui peuvent soit traduire un génie naissant qui n’est pas encore arrivé à maturité, soit démontrer la présence trop abondante de fioritures inutiles dans ses chansons.


Au vu de la carrière qu’on lui connait aujourd’hui, il ne fait aucun doute que les seconds avaient vu juste. Ils avaient vu juste car cet album, bien que très apprécié des Springsteenien qui y reviennent avec nostalgie, et des amoureux d’un rock audacieux qui partent à la recherche de nouveaux sons, reste améliorable et fait preuve d’un certain manque de maturité (les premiers n’avaient donc pas tout à fait tort !). Mais quoi de plus normal pour un gosse de 23 ans qui passe sa vie à dormir dans un van entre deux concerts et à s’empiffrer de malbouffe.

Certaines de ses chansons, Blinded by the light par exemple (voir paroles ci-dessus), sont assez difficilement explicable car quasiment surréaliste, basée plus sur les sonorités que sur le sens des mots et dont la traduction semble d’abord ne rien rendre. Mais en réalité, le jeune Bruce va piocher dans ses souvenirs, Madman drummers bummers faisant référence à son batteur Vini Lopez surnommé Mad Man, Indians in the summer à l’équipe de baseball de son enfance et teenage diplomat à lui-même. Si on sent des qualités intrinsèques de « storyteller », on sent également qu’il ne parvient pas encore parfaitement à trouver sa voix et son style. A cette époque, ses textes sont clairement moins forts que sa musique. Mais, même à cet âge incertain, ses ambitions d’auteur sont déjà frappantes, en particulier quand il s’agit de défier les conventions de l’écriture rock.


Quand Springsteen arrive à Columbia Records, pour enregistrer Greetings from Asbury Park, NJ, il amène dans ses valises beaucoup de ballades Rock’n’Roll, des chansons qui tentent de combiner l’intelligence souterraine de Dylan et l’extravagance sexuelle de Presley. De ces 10 chansons, le directeur de Columbia Records va en écarter 5 et commander à Bruce deux tubes car pour l’instant, bien que ses ballades soient plutôt bien écrites, imagées, et bien orchestrées, elles sont trop « épiques » pour faire des tubes. Bruce accouche donc de Blinded by the light et Spirit in the night qu’il continue régulièrement de jouer pendant ses concerts marathons de 3h30. Les deux seront reprises par Manfred Mann's Earth Band et la reprise de Blinded by the light se classera même en tête des ventes de single en 1977. On retrouve néanmoins les ballades épiques qui feront la grandeur de Springsteen, avec Lost in the flood qui parle d’un sujet cher à Springsteen, les vétérans, et It's Hard to Be a Saint in the City sur l’histoire d’un garçon qui a grandi dans la rue et qui cherche désespérément à être bon avant d’être rattrapé par son milieu, ou encore Does this bus stop at 82nd street?, qui montre le talent de Springsteen pour les chansons légères, drôles et entrainantes. Et je vous laisse découvrir Growin’up et For You qui sont probablement mes préférées. S’il faut désigner des faux pas, ce serait ses deux chansons plus calmes, Mary Queen of Arkansas et The Angel, mais c’est surtout grâce à elles que l’on perçoit sa marge de progression, progression nous donnera 9 ans plus tard l’incroyable album Nebraska.

Je sais qu’il est parfois difficile de comprendre ce qu’il raconte, et je comprends que l’on puisse être un peu réfractaire au rock du « Boss » par moment, mais sa discographie est si riche que si vous aimez le rock vous ne pouvez pas décemment détester Bruce Springsteen. Bruce Springsteen, on ne peut qu’apprendre à l’aimer un peu plus qu’avant. Et c’est ce que nous ferons ici en revenant sur l’ensemble de sa discographie, album par album, mais pas d’un seul bloc je vous rassure. En attendant, Greetings … from Asbury Park..

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écrit par

Henri Jousse

Henri est l'un des fondateurs de LiveTonight. Passionné de musique, fan de rock et guitariste à ses heures perdues. Il rêve d'un jour pouvoir inscrire son groupe sur LiveTonight.

Publié le 21 novembre 2016, mis à jour le 04 octobre 2019

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